Les géants des déchets dégustent à Marseille
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La direction générale de la consommation de la concurrence et des fraudes a rendu une visite fort peu courtoise aux géants de l'environnement implantés sur Marseille le 19 juin au matin. Encore une affaire de déchets.
Les élections ont rendu leur verdict. 48 heures après le scrutin législatif, la justice marseillaise a mis fin à la mini-trêve politique. Le 19 juin au matin, le conseiller municipal aixois et président du technopole de l'Arbois Alexandre Medvédowsky, le directeur de l'institution Olivier Sana et un 3e homme ont gouté aux joies de la de la garde-à-vue dans l'un des volets du dossier Guernica, tableau qui ne cesse de s'étendre.
En charge de l'instruction, le juge Duchaîne souhaite éclaircir les conditions dans lesquelles des sociétés proches du grand banditisme ont pu remporter des appels d'offres auprès du technopole et la manière dont était managé l'établissement, majoritairement financé par le département des Bouches-du-Rhône.
Alexandre Guérini, le frère du président du Conseil Général, s'est selon les écoutes du dossier, beaucoup intéressé à l'arrière pays aixois.
Cela n'a pas été le seul motif d'agitation de la matinée du 19 juin. Les filiales des grandes entreprises collecte et de gestion de déchets implantées autour de Marseille ont reçu une visite assez peu aimbable de la direction générale de la consommation de la concurrence et des fraudes (DGCCRF), les limiers du ministère de l'Economie chargés de veiller à ce qu'il n'y est pas d'entente par exemple lors d'appels d'offres sur des marchés publics, que les conditions de passation de marchés sont claires et que leur exécution est correctement réalisée.
Une enquête loin des Guérini
A Marseille, ce sont 230 millions d'euros annuels qui sont consacrés par la Communauté urbaine Marseille Métropole à la collecte et gestion des déchets. Avec des résultats contestables à juger de la propreté légendaire de la ville. Dans le département, les marchés de propreté représentent près de 500 millions d'euros.
Selon les informations récoltées par Bakchich, Veolia Propreté, Silim et Bronzo, filiales de la Société des eaux de Marseille elle-même filiale de Veolia, Derichebourg Propreté et Parpec (qui possède ISS Environnement) ont toutes été visitées.
«Nous n'avons pas de commentaire à faire pour l'instant» a bien urbainement fait savoir à Bakchich Veolia Propreté. Mutisme analogue du côté des autres entreprises concernées.
Peu d'informations ont filtré sur le champ d'investigation de l'anti-fraude, qui se situe hors saisine du juge Duchaîne. Comprendre hors de la sphère d'influence prêté aux Guérini, Jean-Noël, président du Conseil Général et surtout Alexandre, patron de sociétés de déchets longtemps surnommé le parrain des poubelles marseillaises, au centre des investigations du magistrat.
Jusqu'à présent, les géants de l'environnement sont passés au travers des averses judiciaires marseillaises. Un temps révolu?
Le débarquement de la DGCCRF constitue au moins une avancée. Et une pierre dans le jardin très peuplé de ceux qui ont cru que couper la tête aux Guérini suffirait à assainir les marchés publics marseillais.
Source: Bakchich, Xavier Monnier
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