LONDRES (Reuters) - Royal Bank of Scotland (RBS), qui a fait état d'une légère baisse de son bénéfice opérationnel semestriel, a déclaré vendredi avoir licencié un certain nombre de ses salariés après une enquête interne menée dans le cadre du scandale de manipulation du Libor.
Stephen Hester, directeur général de la banque détenue à 82% par l'Etat britannique, a confirmé que l'enquête se poursuivait.
"Le dossier Libor est à l'ordre du jour. Il vient nous rappeler avec force les dégâts que des manquements individuels et que des systèmes et des contrôles inadéquats peuvent provoquer en termes d'impact sur les finances et la réputation", déclare-t-il.
Des traders de certaines des plus grandes banques du monde sont soupçonnés d'avoir manipulé le Libor, ensemble de taux à Londres auxquels les banques se prêtent de l'argent entre elles et en fonction desquels sont déterminés les taux appliqués à des milliers de milliards de dollars de contrats financiers dans le monde.
RBS a fait savoir qu'elle coopérait avec les gouvernements et les régulateurs dans l'enquête sur ses évaluations et procédures concernant l'établissement du taux Libor et d'autres taux de prêts interbancaires.
Le mois dernier, des sources proches du dossier avaient indiqué que RBS avait licencié quatre de ses traders en lien avec l'affaire. De nouveaux détails provenant de documents juridiques et de sources suggèrent que des groupes de traders travaillant chez trois grandes banques européennes, dont RBS, sont impliqués.
RBS a annoncé vendredi qu'elle était sous le coup d'une enquête des régulateurs aux Etats-Unis, au Royaume-Uni et au Japon. La banque fait aussi l'objet d'investigations de la part des autorités de la concurrence en Europe et au Canada.
RBS estime qu'il n'est pas encore possible de chiffrer l'impact de ces enquêtes, notamment sur le montant et le calendrier des amendes. Sa rivale Barclays s'est vue imposer une amende de 453 millions de dollars le mois dernier par les autorités de régulation américaines et britanniques.
Le scandale du Libor a mis sous pression le directeur général de RBS Stephen Hester, qui tente depuis quatre ans de redresser le groupe passé sous la houlette de l'Etat lors de la crise financière.
La Grande-Bretagne n'a pas de projet pour nationaliser complètement Royal Bank of Scotland ont déclaré jeudi à Reuters des sources proches du gouvernement alors que la presse britannique avait rapporté une telle intention.
Royal Bank of Scotland a fait état d'un bénéfice opérationnel des six premiers mois de l'année de 1,83 milliard de livres (2,33 milliards d'euros) contre 1,97 milliard il y a un an.
La banque a dit avoir constitué une nouvelle provision de 135 millions de livres pour compenser des clients floués par une vente abusive de produits d'assurance.
RBS a également subi une charge de 125 millions de livres liée à des coûts induits par une défaillance de systèmes informatiques survenue en juin.
La banque a déclaré que le projet de mise sur le marché de sa division Direct Line poursuivait son cours et que l'opération était programmée pour le mois d'octobre.
A la Bourse de Londres, l'action RBS grimpait de 4,9% à 214,61 pence à 10h30 GMT alors que l'indice Stoxx 600 du secteur bancaire en Europe progressait dans le même temps de 3%.
Matt Scuffham, Benoit Van Overstraeten et Blandine Hénault pour leservice français, édité par Dominique Rodriguez
Source: Challenges
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